C'est un peu le renouveau et le début de la saison apicole. Les fleurs commencent à sortir, la nature se colore, les jours se rallongent et les colonies d'abeille se développent.
Lorsque de belles journées se succèdent avec des
températures supérieures à 20°c nous effectuons ce que nous appelons la visite de printemps.
Elle intervient pendant la dernière quinzaine de mars voir jusqu'à mi avril pour les années froides.
Le romarin prend alors le relais et sa floraison dure un gros mois.
Chaque ruche est ausculté de très près, cadre par cadre.
Nous vérifions l'état sanitaire des colonies. C'est souvent le couvain, compacte, sans opercule troué, avec des larves baignantes dans d'abondante gelée qui nous y
renseigne.
Nous vérifions également la force de la colonie. Le nombre de cadre de couvain est souvent l'indicateur principal.
De plus nous vérifions la présence des indispensables ressources de pollen et de miel. Une carence de l'un ou l'autre est souvent un frein au développement.
Enfin nous changeons les vielles cires, souvent les cadres des extrémités, en introduisant des cadre de cire gaufrée que nos protégés s'empresseront de bâtir et pondre.
Cet visite dictera nos actions sur quoi faire et quand faire.
Notamment la pose des hausses ou par exemple une colonie sur cinq cadres de couvain à la visite en aura vraisemblablement sept, 2 semaines plus tard et occupera toute la ruche, condition siné qua
none pour se voir agrandir son espace ruche.
En Provence c'est la floraison des amandiers qui est le starter.
Elle intervient plus ou moins tôt en février ou mars.
L'apport de nectar et de pollen permet à la reine
d'augmenter voir commencer sa ponte afin d'accroitre le nombre d'abeille dans la colonie.
A cette période il est encore souvent trop tôt pour ouvrir les ruches
mais nous contrôlons régulièrement leur poids à l'aide d'un peson.
En effet le climat est souvent capricieux passant de semaines quasi estivales à des
semaines de froid hivernal.
Or pour garder une température adéquate au sein de la ruche et nourrir le
couvain, les colonies consomment énormément de miel.
Elles le trouvent dans la nature les belles journées mais puisent dans les réserves
lorsque la température extérieure est trop basse.
Quelques semaines plus tard, la présence de mâles matures dans la nature est le signal
pour démarrer l'élevage.
Il faut le savoir, dans la société féminine des abeilles, les mâles apparaissent à des
périodes précises presque uniquement pour la reproduction.
Nos plus belles colonies possédant plus de 10 cadres de couvain donneront un
essaim, autrement dit une ruche fille.
Pour cela, nous prélevons 3 cadres de couvain avec leurs
abeilles (mais surtout pas la reine), un cadre de pollen et un cadre de miel dans notre belle colonie mère.
Nous mettons tout cela dans une ruche et on la transhume sur un rucher près de
l'exploitation à Vachères. Les abeilles ne sentant pas de phéromone royale vont élever des larves à la gelée royale. Ces élus naitrons reine 2 semaines plus tard. Mais une seule
survivra après avoir tué les autres à la naissance ou lors de combat de reine.
La nouvelle reine alors vierge sortira afin de se faire féconder par plusieurs mâles.
Une fois sa spermathèque bien remplie, elle attaquera sa ponte jusqu'à épuisement. Une nouvelle ruche est née. Une reine pond environ 3 ans.
En fin de vie, les abeilles élèvent une nouvelle reine afin de perpétuer la colonie.
Malgré ce système bien rodé nous perdons chaque année des ruches. Les causes sont diverses parfois même inexpliquées, au seul stade de l'hypothèse.
La fin de la floraison du romarin est souvent synonyme de fin du printemps sur la côte bleu et au sud du Luberon. C'est la période des grandes transhumances. Quelques belles ruches partent en Isère pour la miellée d'acacia. Les autres continueront leur développement en Haute-Provence ou un second printemps les attend. Elles continueront d'emmagasiner un miel Luberon sur le versant nord du parc régional